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Compte-rendu du « cacao Drinks »

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Le 15 novembre 2024, un événement intitulé « Cacao Drinks » s’est tenu à Ouesso, dans le département de la Sangha. Cet atelier a été organisé par le Forum pour la Gouvernance et les Droits de l’Homme (FGDH), avec le soutien technique de Fern et le financement de la Fondation Montpellier.  L’objectif principal était de sensibiliser les acteurs de la filière cacao aux nouvelles réglementations européennes sur les produits exempts de déforestation, de présenter la note sur les impacts de l’agriculture industrielle en République du Congo et d’écouter les témoignages des petits producteurs sur les défis majeurs de la culture du cacao dans la région.

Cet événement a réuni plusieurs participants, dont le directeur de cabinet du préfet, le directeur de cabinet du président du conseil départemental, les représentants des administrations sectorielles (agriculture, économie forestière, environnement, commerce, etc.), les représentants des sociétés forestières, les représentants des projets et programmes de développement mis en œuvre dans la Sangha, les représentants de la société civile et des peuples autochtones ainsi que des petits producteurs de cacao (cf. la liste des participants en annexe).

Deux points essentiels figuraient à l’ordre du jour :

  1. La présentation du Règlement Européen Zéro Déforestation (DUE) et de la note sur les impacts de l’agriculture industrielle en République du Congo produite par le FGDH en septembre 2024.
  2. Les témoignages et partage d’expérience des petits producteurs de cacao ainsi des administrations et des programmes de développement concernant les principaux défis et enjeux clés du secteur cacao dans le département de la Sangha et au Congo en général.
  1. La présentation du Règlement Européen Zéro Déforestation (DUE) et de la note sur les impacts de l’agriculture industrielle en République du Congo

La première présentation sur le Règlement Européen Zéro Déforestation (RDUE) a été faite par Tyala Ifwanga, chargée de plaidoyer pour Fern travaillant sur la gouvernance forestière en République du Congo et en Côte d’Ivoire. Elle a souligné que ce règlement, qui entrera en vigueur en décembre 2025, interdira l’importation dans l’Union européenne de certains produits associés à la déforestation, tels que le cacao, le café, bœuf, le bois, le caoutchouc, l’huile de palme et le soja. Ce règlement exigera des entreprises qu’elles garantissent la traçabilité et la conformité légale de leurs produits, en démontrant qu’ils ne sont ni issus de déforestation illégale ni responsables de la dégradation des forêts après 2020. La représentante de Fern a insisté sur le fait que cette législation, bien qu’étant une avancée significative pour la protection de l’environnement, n’a pas pour objectif de limiter le développement de l’agriculture qui reste un pilier essentiel pour les économies des pays producteurs en développement. A l’inverse, la volonté de cette réglementation est de réduire l’impact de la consommation européenne sur les forêts du monde entier.

La deuxième présentation a été faite par Louis Phons Ntoumbou Maboundou, chargé des programmes « gouvernance des ressources naturelles » à FGDH. Au cours de son exposé. Il a présenté la note d’analyse des impacts de l’agriculture industrielle en République du Congo, tout en rappelant les principaux objectifs, les résultats et les recommandations contenues dans cette note.

  1. Des témoignages et partage d’expérience concernant les principaux défis et enjeux de la durabilité du secteur cacao

Concernant le deuxième point, après un moment de témoignage et d’échange, les conclusions suivantes ont été retenues que :

  • Les autorités locales de la Sangha ont mis en place un cadre de discussions et d’échanges autour de la filière cacao au niveau départemental. Ce cadre vise à rapprocher les différents acteurs, notamment les acheteurs et les petits producteurs, pour s’accorder sur les prix et promouvoir les bonnes pratiques, et peut servir de modèle dans les autres départements.
  • Les autorités locales de la Sangha souhaitent porter, à l’échelle nationale, une initiative visant à harmoniser le prix du cacao, en tenant compte des progrès réalisés dans cette filière au sein du département.
  • Les petits producteurs doivent privilégier des champs de taille moyenne bien entretenus plutôt que des surfaces étendues mal gérées, en d’autres termes, ils doivent pouvoir privilégier les cultures intensives plutôt qu’extensives.
  • Les producteurs locaux doivent se structurer en coopératives afin de renforcer leur pouvoir de négociation pour obtenir de meilleurs prix pour leur cacao.
  • Le gouvernement doit donner les moyens nécessaires pour les producteurs de consolider les structures coopératives et d’améliorer les conditions de négociation avec les entreprises. Cela permettra de leur donner plus de pouvoir afin d’obtenir un prix équitable et de s’assurer un revenu décent sans augmenter l’étendue des terres cultivées.
  • Qu’il y a nécessité de développer un modèle national de traçabilité pour le cacao afin d’identifier et de localiser le produit provenant du Congo tout en garantissant sa légalité.

A la fin des échanges, tous les participants se sont mis d’accord sur la nécessité d’adopter une approche équilibrée, combinant la préservation des écosystèmes forestiers avec le développement compétitif de la filière cacao, tout en mettant l’accent sur l’amélioration de la configuration actuelle des petits producteurs de cacao et l’accès à des ressources de meilleure qualité qui permettront une transition vers une agriculture durable tout en augmentant la compétitivité du cacao congolais.

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